When the sky was beautiful...|annulé|

₪ Priorité à Samuel N. Malefoy ₪

Chaque jour est une nouvelle étape. Chaque jour est identique. Chaque jours les même habitudes. Chaque jours les même choses. Chaque jour … Chaque jour revient inlassablement. Seul un nombre change, et à l’occasion, un mois. Rien de plus, rien de moins. Eviter les autres, s’isoler, penser qu’il fallait oublier, oublier ce passé morbide, ce présent maussade, ce futur désespérant. Devant le préfet s’étendait un ciel noir, représentation parfaite de son humeur. Il n’avait pas été en cour, sécher avait été le grand mot de la journée. Et ce dans tout les sens du terme. En effet, Morgan se trouvait assis contre un muret de pierre, sur un balcon de la plus haute tour du château, la tour nord. La pluie ne s’arrêtait pas, elle tombait, tombait, tombait encore et toujours. Perle d’eau froide descendant du ciel. Perle glissant sur chaque tuile, sur chaque arbre, sur chaque humain se trouvant à l’extérieur. Cette eau bénite, partant du ciel arrivant à terre, elle perdait son temps. A quoi bon quitter le ciel qui était si parfait ? Pour rejoindre une terre si imparfaite ? Tellement bosselée, fissurée, fragmentée, hideuse et instable. Et dire que beaucoup pensaient que les choses étaient belles, qu’elles ne devaient pas changer. Morgan, lui, trouvait cet ensemble de molécule pathétique, inutile, tout simplement absurde. Tant de gens mouraient, quittant ce monde désastreux pour atterrir dans le néant, ce grand vide qu’était la mort. Ils avaient tellement de chance tout ces gens là. Ne plus se tracasser de quel notes ils auront au prochain devoir, de savoir si ils auront ou non le niveau requis pour passer en année supérieur, de stresser pour l’examen de transplanage qui approchait à grande vitesse. Eux, ils ne se souciaient de rien. Morgane avait tellement de chance de ne plus être là. Il l’avait sauvé, mais c’était par la même occasion détruite. Ses larmes vinrent se mêler à l’eau froide venue des cieux. Un filet d’eau salée glissait le long de son visage, atteignant son menton avec la grâce du sang de licorne. Puis elle se déversait, goûte à goûte, dans son cou. La vie c’était la mort. La mort c’était plutôt comme revivre. Mais pourtant, il ne voulait pas faire un acte qualifiable d’égoïsme, de stupidité, et surtout regrettable dans le futur. Pourtant, dans ses moments de malaise, il lui arrivait de faire des tentatives, toujours les même, se pendre. Sans doute un moyen de faire hommage à sa défunte sœur.
Mais voilà que dans cette froide après midi de ce froid hivers de cette nouvelle année s’annonçant si froide. Voilà qu’une voix ce fit entendre au loin, dans le vide, dans le vent qui se levait. Voix céleste dans cet air venu des enfers. C’était si beau, et pourtant si lugubre. Cela procurait du courage au Poufsouffle, mais lui donnait aussi des frissons dans le dos. Un éclair coupa alors le ciel en deux. Fente lumineuse s’ouvrant sur un autre monde. Voilà ce qu’était la définition qu’aurait donné Morgan aux éclaires. Peut-être étai-ce le monde des morts ? Mais la voix revint, et cette fois elle était proche, mais pourtant si loin, elle était claire, audible, et pourtant faible et sacadée.

« Tu n’y es pour rien … »

Qui aurait deviné que le fantôme qui lui servait de sœur allait se décider un jour à lui parler ? Mais Morgane n’était pas vraiment prête à reparler à son frère et elle ne dit rien de plus clair, le silence revint, agrémenté du bruit de la pluie dense qui ne cessait jamais de tomber. Derrière le Préfet en chef de la maison des fidèles, un grincement retentit, la porte menant à l’escalier venait d’être ouverte.

Le ciel tomba. Les nuages baissaient. La voix revenait. Morgan commençait à avoir peur. Il se leva. Sortit sa baguette. Prêt à lancer un sort. Spero Patronum furent ces seuls mots. Il pensait. Souvenir heureux. Cette après midi où sa sœur lui avait annoncée avoir trouvée un chat. Un geai, petit oiseau pourtant si présent. Une lumière bleutée se mit à voler autour de lui, fondant dans son dos, sur la proie. Une lignée de lumière blanche suivait cet être magique pendant que celui-ci se mettait à piquer de toue sa force sur le crâne d’un élève. Il n’avait que cela à faire. Après tout, le patronus de Morgan n’était pas un geai pour rien. Oiseau de sottises et de réflexions hâtives, il lui allait trop bien. Finite incatatem. Le poufsouffle venait de se rendre compte de ce qu’il faisait, il attaquait un garçons plutôt mignon, du nom de Samuel, qu’il avait déjà rencontré par le passé, et espéré ne pas recroiser. Finalement, il était heureux de le voir ici. Sa solitude serait accompagnée.

■Morgan■ Euh … Désolé Sam. T’as rien ?

Déjà il se mettait à rougir. Mais. Pourquoi. A quoi bon. Inutile. Minable. Pathétique. Qu’est-ce qu’il avait de spécial pour le faire rougir ? Il était beau ? Oui et alors. Cela ne le rendait pas parfait. C’était un Malefoy. L’horreur. Non, il n’avait pas le droit de fantasmer sur lui. Non j’ai dit. Morgan semblait troublé, navré. La voix qu’il avait entendu, qui lui avait fait si peur, était la voix de ce magnifique Gryffondor. Cette voix qu’il aimait tant, mais qu’il préférait éviter. C’était une habitude chez le Poufsouffle, fuir ou faire fuir ce qu’il aimait. Quel idiot. Il n’y pouvait rien. Il vivait dans la culpabilité, chaque instant de sa vie était maussade, fade. Pourquoi avoir tué sa sœur était la question qui lui revenait à chaque instant, en cour, avec les autre, avec sa mère, avec sa cousine. Il n’était jamais véritablement attentif à la réalité. Là était le problème, l’inattention lui faisait prendre les mauvais choix. On aimerait tous changer une chose dans sa vie, lui, c’était bien plus d’une, à commencer par ce soir. Ce soir où sa sœur c’était suicidé, sous ses ordres. Mais le pire, c’était qu’en réalité, il n’était qu’un pion d’un manège vieux de plusieurs années. Il n’était que le roi dans l’échiquier d’une famille vielle de trente ans. La pièce la plus importante. La plus difficile à détruire, et pourtant si fragile. Une vie brisée, une autre détruite, et même deux autre oubliée de tous, ou presque, voilà la conséquence d’un jeu auquel on prend goût. Saleté de manipulateur ! Mais à quoi bon repenser à ça ?

■Morgan■ Désolé, tu dois me trouver vraiment bizzard.

Puis il fondit en larme, dans les bras de cet être qu’il rêvait d’embrasser, et pourtant n’aussait toucher, qu’avec la plus grande précaution.