Une Habituée, comme d'habitude ^^ {Prio Rodolph'

« Il ne reste que quelques minutes à ma vie
Tout au plus quelques heures, je sens que je faiblis
Mon frère est mort hier au milieu du désert
Je suis maint'nant le dernier humain de la Terre... »

« Y a persoooonne? »

« Car il ne reste que quelques minutes à la vie
Tout au plus quelques heures, je sens que je faiblis
Je ne peux plus marcher, j'ai peine à respirer
Adieu l'humanité... Adieu l'humanité... »

Rodolph était négligemment penché sur la balustrade de son balcon, observant les passants et les autres commerçants qui s'activaient dans la ruelle. Car ici dans l'allée des Embrumes nul n'était sensé ignorer que c'était une fois la nuit tombée que les affaires tournaient le mieux et il en allait de même pour le bar des Lestrange.

Il n'avait rien de particulier à faire ce soir, les serveuses étaient déjà en service et ce n'était qu'un peu plus tard dans la soirée qu'une artiste en herbe devait passer. Même si aujourd'hui il n'avait plus trop besoin d'animer son bar comme il le faisait autrefois, il acceptait encore de temps à autre que des chanteurs compositeurs se produisent chez lui. Car dans l'histoire les deux parties étaient gagnantes, le jeune avait une première approche avec son public et jugeait de ses performances, Rodolph pour sa part affichait un chiffre d'affaire légèrement plus élevé ces jours-ci.

De tous les jeunes qu'il avait vu passé, certains avaient réussi à se faire un nom quant aux autres ils étaient retombés dans l'anonymat du jour au lendemain. Le mangemort ne se voyait pas comme une sorte de mécène, il se fichait royalement du devenir des gens qui tentaient leur chance dans son bar, tout ce qu'il l'intéressait était l'afflux de clientèle que cela engendrait quand il réussissait à garder un bon quelques soirs d'affiliés. Ni plus ni moins, car Rodolphus n'avait rien de la personne altruiste et désintéressé dans ses relations avec autrui.

L'ancien serpentard tira une dernière fois sur sa cigarette avant que celle-ci ne touche à sa fin. Les lampadaires s'étaient désormais tous allumés d'eux même et le temps devenu lourd annonçait de la pluie. Après avoir balancé son mégot encore incandescent dans la rue, il referma avec précaution la fenêtre et descendit en bas vérifier que tout était en ordre avant le rush de la soirée. Il lui suffit d'un coup d'oeil pour constater que la salle était encore déserte même ses deux serveuses s'étaient fait la malle et devaient être à la réserve en train de papoter au lieu de tenir le bar. Rodolph soupira, décidément on ne pouvait compter que sur soi-même.

Se croyant seul, un léger froissement de papier lui prouva bientôt le contraire, il n'eut qu'à balayer la salle du regard pour s'apercevoir que là au fond se tenait une frêle silhouette acoudée sur une table. Tellement absorbée par sa lecture, la jeune femme ne sembla pas remarquer que le mangemort s'approchait dans sa direction. Il reconnu aussitôt cette petite tête blonde à son accoutrement pour le moins original.

Un sourire se dessina sur les lèvres de Rodolph, il appréciait bien la petite Cally même si il savait que sa personnalité était bien plus complexe que ce qu'elle laissait entrevoir.

Dans le silence inhabituel qui réglait dans la salle, l'homme pouvait entendre la respiration régulière de l'adolescente en plus des battements de la pluie sur les carreaux. Il se tenait à présent pile derrière Cally et lut un court instant par dessus son épaule le contenu de son grimoire. Rien qui ne put le captiver très longtemps vu qu'il connaissait depuis de nombreuses années déjà l'intégralité du sujet.

Décidant qu'il était peut être temps de signaler sa présence à cette insouciante petite tête blonde, il se pencha au niveau de son oreille et lui souffla de sa voix rauque quelques mots gentils en guise de bienvenue, se délectant déjà de la peur qu'aurait Carry en l'apercevant.

- Que vois-je ? Un vieux grimoire de magie noire ? Je vais sans doute devoir te le confisquer ma chère Carry, ca m'ennuyerait qu'il noircisse un coeur aussi pur que le tien.

Rodolph face à l'adolescente n'eut pas beaucoup d'effort à faire pour attraper le livre et commencer tranquillement à le feuilleter, surprit et à la fois amusé que la jeune serdaigle puisse s'adonner à ce genre de lecture.

Il tira machinalement une chaise pour s'installer à ses côtés puis reposa le livre sur le bord de la table. Rodolph s'accouda paresseusement et joignit ses deux mains sur son menton tout en observant la petite blonde en face d'elle.

- Pourquoi se contenter d'un ouvrage très sommaire de magie noire alors que tu as une encyclopédie vivante en face de toi hein?

Il rigola mais de son rire doux et calme que peu de personne connaissait avant de reprendre son sérieux.

- Non je te taquines ! Dis moi plutôt ce qui t'ammène aujourd'hui, tu n'as pas de soucis au moins ?

« Que vois-je ? Un vieux grimoire de magie noire ? Je vais sans doute devoir te le confisquer ma chère Carry, ca m'ennuyerait qu'il noircisse un coeur aussi pur que le tien. »

« Non je te taquines ! Dis moi plutôt ce qui t'amène aujourd'hui, tu n'as pas de soucis au moins ? »

« Je voulais passer... Parce que ça faisait un bail, et ça me manquait un peu à vrai dire, d'être là, toute seule avec toi! Et des problèmes, à part que je suis tout le week end chez ma grand mère, il n'y en a pas... Du moins je le pense. »

« Je devrai freiner un peu sur les entrainements intensifs moi! »

Wouho! Chui fière de moi là =D

Cela fit plaisir à Rodolph de l'entendre dire qu'elle passait pour rester un peu en sa compagnie et non parce qu'elle avait des problèmes. Mais avec cette jolie petite tête blonde, il savait qu'il fallait tout relativiser, elle était certes mignonne de le complimenter de la sorte mais il se cachait toujours quelques choses derrière ses visites surprises. L'homme ne lui en voulait pas, il se doutait bien qu'elle ne venait pas le voir pour ces beaux yeux. Tout le monde a ses petits secrets et ça n'était pas le Mangemort qui dirait l'inverse.

En revanche, Rod ignorait toujours pourquoi il avait toléré à l'instant même où il avait posé les yeux sur la Serdaigle, sa présence dans son établissement et pire qu'il l'avait laissé revenir presque toutes les semaines, content et à la fois désespéré qu'un amour de fille telle qu'elle se sente à l'aise dans son bar pour le moins pas fréquentable. En temps normal, il n'acceptait aucun adolescent et le peu qui avait eu l'idiotie ou la témérité de venir, il les avait fichu à la porte sans ménagement. Le Serpent de nuit était et restera un endroit réservé aux grandes personnes où les jeunes n'avait strictement rien à faire ici. Bon c'est vrai qu'il en acceptait de temps à autre mais seulement pour renflouer un peu les caisses quand le mois n'avait pas été bon.

Cally, elle, était l'exception, il ne savait pas de sa bouille d'ange ou de son ravissant sourire lequel des deux l'avait fait fondre en premier. Même si ils bavardaient beaucoup et souvent ensemble, au final ils ne savaient pas grand chose l'un de l'autre. Chacun évitait les sujets qui fâchent et c'était certainement mieux ainsi.

Un bruit le tira de ses réflexions, c'était la boîte de Calliste qui était tombée bruyamment à terre. Cette dernière se baissa pour la ramasser et une fois son mouvement exécuté, elle nicha sa tête dans ses bras comme si elle s'apprêtait à dormir sur la table. Non pas que cela le gênerait, il se serait tout simplement levé et serait parti chercher une couverture pour lui déposer sur les épaules tout en veillant que personne ne vienne la déranger. Mais elle avait dit un instant plus tôt qu'elle devait se rendre chez sa grand-mère, si il y avait bien quelque chose que Rodolph ne souhaitait pas en ce moment c'était bien qu'une vieille dame s'inquiète de ne pas voir arriver sa petite fille. Il aussi traînait un peu des pieds lors des visites familiales, c'était en prenant de l'âge qu'il avait réalisé l'importance de celles-ci.

L'ancien serpentard passa gentiment sa main dans les cheveux de Cally avant de lui secouer énergiquement mais non brutalement la tête en rigolant.

- Allez debout, les entraînements n'ont rien à voir là dedans tu devrais juste te coucher un peu plus tôt.

Sur ce il se leva et disparu un instant derrière le comptoir où il se servit une chope de bière bien mousseuse après avoir concocté un petit remontant pour la miss sans avoir la main trop lourde sur l'alcool évidemment. Il revint rapidement avec les deux verres et les déposa là où il restait quelques centimètres carré de ne pas occupé par tout le magnifique bric à brac de Cally sur la petite table.

- Ba je vois que tu t'installes. Tiens, cadeau de la maison, un Bloody-Mary. Ca devrait te remettre un peu sur pied, enfin je l'espère.

Après s'être réinstallé à son ancienne place, il but quelques gorgées et soupira.

- Tu sais, je peux comprendre que ça soit pas marrant pour toi de passer ton week-end chez ta grand mère. Mais elle n'est pas éternelle et puis ça lui fera sûrement plaisir de te revoir.

Tu sais, je peux comprendre que ça soit pas marrant pour toi de passer ton week-end chez ta grand mère. Mais elle n'est pas éternelle et puis ça lui fera sûrement plaisir de te revoir.

« Haha! Si tu savais à quel point elle est... bizarre avec moi! Comme si elle 'soupçonnait' des trucs. »

« Haha! Si tu savais à quel point elle est... bizarre avec moi! Comme si elle 'soupçonnait' des trucs. »

Comme quoi Cally n'allait pas aussi bien que ce qu'elle lui avait affirmé puisqu'elle venait sans s'en rendre compte de lui avouer ce qui la tracassait d'après lui depuis un bon moment. Après restait à voir ce qu'elle entendait par le mot « soupçonner ». Plusieurs pistes s'offrirent à lui mais il préféra garder celle qu'il se faisait au sujet de la petite blonde depuis quelques temps déjà. Pas parce que celle-ci l'arrangeait particulièrement mais parce qu'il avait l'étrange certitude que c'était la bonne.

A l'exception de quelques personnes, rare était les gens qui étaient tout blanc ou tout noir car chacun des deux porte en lui le germe de l'autre. Parfois il arrivait aussi que certains vivent avec ces deux facettes incompatibles l'une de l'autre. C'était le cas de Rodolph et ce trait de personnalité peu commun l'avait en quelque sorte rendu fou. Quoi qu'il l'avait toujours un peu été. Avec l'âge et la liste interminable des méfaits à son nom, sa conscience l'avait peu à peu quittée. C'était généralement un bon-vivant - quand il ne s'enfonçait pas dans un moment de déprime - qui vivait au jour le jour sans trop porter d'importance à ce qui pouvait lui arriver demain.

Le Bloody Mary entre les longs doigts fins de Cally ressemblait à s'y méprendre à du sang. Voilà pourquoi le Mangemort affectionnait tant ce cocktail, c'était dû pour beaucoup à son aspect glauque et malsain. Qu'est ce qu'il avait pu en boire étant jeune, tellement que le simple fait de voir cette boisson lui redonnait tout ce mélange explosif de saveurs en bouche.
Mais de son côté il avait sa bière a finir avant de loucher sur le verre de la petite blonde, et c'est ce qu'il fit d'un trait reposant bruyamment sa chope sur la table, et tout cela dans l'espace de sept secondes pas plus. Lui alcoolique ? Non, juste un peu...

Pas mal de temps s'était écoulé après la jeune fille ai parlé et l'homme n'avait toujours pas prit la parole. Il laissait un peu le silence s'installer cela lui permettait de mieux réfléchir à ses dernières paroles et il en allait sous doute de même pour Calliste. A moins qu'elle pensait naïvement qu'il n'ai pas noté son « demi » aveu, ça aurait été très mal le connaître car rien ne sortait de l'oreille de Rodolph même si parfois il paraissait ne pas prêter attention à ce qu'on pouvait lui raconter.

- En fait, pourquoi ta grand-mère devrait-elle douter de toi ? Tu ne fais jamais rien de mal hein ? A moins qu'elle ai remarqué tout comme moi que sous ton apparence angélique il y a quelque chose de sombre qui sommeille en toi...

L'homme jouait maintenant avec son verre s'amusant à le faire tournoyer joliment de ses mains habiles. Le ton qu'il avait employé à l'égard de Calliste n'avait ni été moqueur ni cassant.. Bizarrement le cas de cette jeune fille l'intéressait sans arrières pensées, il voulait simplement comprendre rien de plus. Il stoppa son jeu pour mieux ancrer son regard dans les yeux azures de Cally.

- Tu peux te confier à moi, je suis certain que ça te soulagera d'un poids en moins. Et puis tu sais très bien que tout ce que tu pourra me dire je le garderais pour moi.

« Tu as plus que raison... Et ce côté sombre, j'ai de plus en plus de mal à le supporter. Enfin, quand il ressort, je le savoure; comme un fruit défendu, mais une fois qu'il est reparti, je me sens mal. J'ai l'impression d'être le ying et le yang... Personne ne connait mon mauvais coté, tout le monde se dit que la petite Calliste ne peut être que gentille et douce... Alors que c'est tout le contraire. Je suis indéniablement cruelle, et sadique par dessus le marché. Je me sens devenir folle, je sais plus quoi faire... »

« Il m'arrive de penser que le mal me correspond mieux... Mais personne n'est tout blanc ou tout noir. Chacun a sa part de bien, et de mal aussi. Elles sont juste plus dominantes l'une ou l'autre, c'est aussi simple que ça... »

[un peu court désolé, mais je me rattraperai après]

La voix brisée à la fin de sa confidence, Cally se mit à pleurer mais les mots étaient enfin sortis. Rodolphus regarda les larmes de la petite tête blonde rouler le long de ses joues porcelaines pour finalement arrêter leur lente course sur son T-shirt imprimé. Bientôt une multitude de points plus sombres ornèrent le vêtement de l'adolescente. Son regard à la fois triste et compatissant se reposa sur le visage juvénile de Calliste. Il hésita un moment à la prendre dans ses bras mais il n'y fit rien, il resta droit sur son siège sans esquisser le moindre mouvement vers elle. La bleu et noir était aussi imprévisible que le temps c'est pour cette raison qu'il s'était abstenu de tout geste affectif craignant qu'elle le repousse.

Dans le silence presque absolu, on entendait le vent souffler de l'intérieur, il devait faire un sacré temps de chien dehors, Rodolph étira ses longues jambes sous la table pour s'installer plus confortablement, pas mécontent d'être au chaud chez lui en compagnie de son « amie » même si cette dernière n'allait pas terriblement bien ces jours-ci.

Oui, une amie, bien que ça n'était pas le mot qui définissait au mieux la relation ambiguë entre le mangemort et la jeune serdaigle. Avec l'écart d'âge qui les séparait, l'homme avait plutôt tendance à jouer les papas poules avec Cally. Elle était devenue en quelque sorte pour lui la fille qu'il aurait voulu avoir, car il n'avait jamais réussi à partager la même complicité avec Naëlle. Et ça n'était pourtant pas faute d'avoir essayé, aujourd'hui c'était carrément un fossé qui les éloignait. Avec Poudlard, ses études et ses amies, Rodolph n'avait plus trop l'occasion de la voir et le peu de moments qu'ils avaient partagé ensemble lui avaient donné l'impression d'avoir une étrangère en face de lui. En fin compte il connaissait mieux les tracas, les envies, les rêves et les craintes de la petite serdaigle à ses côtés que de sa propre fille.

Les sanglots de la petite blonde s'espacèrent pour finalement se stopper ainsi il avait peut-être mieux fait de la laisser se calmer toute seule. Quand cette dernière commença à débattre sur le ying et le yang cela amusa Rodolph qui esquissa un mince sourire. Il ne savait pas réellement si elle conversait avec lui ou si cette phrase était plus pour elle même. Il se félicita intérieurement de ne pas avoir eu la main trop lourde sur le cocktail de la demoiselle car dans le cas contraire ses réflexions philosophiques auraient pu la mener bien plus loin.

Le mangemort réfléchissait toujours à ce qu'il pouvait lui dire. Il la comprenait même mieux que ce qu'elle pouvait croire, tout ce qu'elle lui avait révélé il le ressentait aussi. Dans ce cas que pouvait-il lui dire de nouveau ? Il n'avait pas envie de lui mentir ni de lui donner de faux espoirs. Peut-être qu'à un autre il aurait profité de cet instant de faiblesse pour sceller un pacte qu'il aurait regretter toute sa vie durant mais pas avec Cally. Quelque chose en elle faisait qu'il n'avait pas envie de la manipuler ou d'aveugler son jugement comme il l'avait si bien fait par le passé avec ses anciennes recrues.

- Je sais maintenant pourquoi ton aura m'intriguais autant. Nous sommes pareil tous les deux...

Alors qu'il allait s'arrêter là, il reprit finalement la parole d'une voix lente et posée optant pour une fois pour la neutralité. De cette manière, la gamine n'aura qu'à choisir la signification qui lui plaira.

- Si je peux te donner un conseil, ne portes pas tant d'importance à tes pulsions comme à tes rêves, seuls tes actes comptent.

« Si je peux te donner un conseil, ne portes pas tant d'importance à tes pulsions comme à tes rêves, seuls tes actes comptent. »

« Les actes justement... »

« Je deviens différente en fait... Comme si tout ce qui est assez sombre en moi ressurgissait sans que j'y prenne garde. Mais le pire, c'est que je prends un certain plaisir à faire du mal à ceux que je jugerai ennemi. Peut être que ma nature première est faite pour être ainsi. »

Rodolphus écoutait avec attention la serdaigle réellement penché sur son cas. Lui qui avait si souvent réponse à tout ne sut que répondre. Seul le destin avait réponse à cette question et saurait ce qu'allait devenir par la suite la jeune Calli'. Cependant il ne voulait pas l'effrayer ou la conduire à tel ou tel choix. Qui était-il pour faire cela, il n'en avait simplement pas le droit. Il se mit à sourire gentiment à la petite blonde, pourquoi son cas l'intéressait tant ou que les angoisses et la tristesse de la serdaigle ne le laissait pas indifférent lui qui s'était construit un véritable coeur de pierre.

- Écoutes, tu vas sans doute me trouver décevant mais je n'ai pas de réponse à tes questions. Je sais seulement que tu es en pleine adolescence et que tout le monde se cherche à cet âge là. Je connaissais de vrais salopards qui sont devenus Aurors par la suite, si cela peut te rassurer...

Il rigola bruyamment en repensant à ses années à Poudlard, et plus particulièrement aux cent coups qu'ils avaient pu faire à ces satanés maraudeurs. Oui, c'étaient sans nul doute les plus belles années de sa vie. Par conséquent, il n'avait pas envie que la jeune serdaigle les gâchent en réfléchissant trop à la portée de ses actes.

- Profites, tu vis certainement tes meilleures années alors ne les gâchent pas en réfléchissant trop. Parce qu'au fond c'est ça ton véritable problème... Amuses-toi sans trop dépasser les bornes et tout ira bien tu verra.

Sur ce le Mangemort se leva et débarrassa la table tout en regardant Calliste du coin de l'oeil, il espérait lui avoir remonté le moral un tant soit peu même si il n'avait jamais été doué pour ce genre de chose. Un miaulement lui fit détourner le regard et il découvrit Opale qui marchait dans sa direction avant de venir se frotter à ses jambes. D'une nature plutôt solitaire, elle venait rarement lui rendre visite sauf quand elle venait réclamer de la nourriture mais ça n'était pas le cas ici puisque la gamelle du soir avait été englouti. Il se baissa pour prendre la chatte tricolore ventripotante dans ses bras et revint à la table en compagnie du félin.

- Tu as sûrement du déjà l'apercevoir ici, je te présente Opale. Je l'ai recueilli quand elle n'était encore qu'un petit chaton. Dans l'allée des embrumes un soir d'hiver elle n'aurait pas fait long feu la pauvre. Comme tu peux le constater elle se porte bien maintenant.

Rodolph déposa Opale sur les genoux de Calliste puis se rassit en silence laissant l'adolescente câliner le chat si elle le désirait. Opale quand à elle, ronronnait fortement et patounait gaiement sur les genoux de la petite blonde. Cela n'étonna pas le moindre du monde le Mangemort qui la savait peu craintive et collante quand elle voyait de nouvelles têtes.

» Comme ils tombent, comme ils tombent les flocons de l'hiver
» Mes Pieds me Guideront. Comme ma Folie.
» So Alone?! {Prio Sauranne